Le Frais Regard, les récentes notes de lecture de Pierre Perrin

Le Frais Regard de Pierre Perrin
– les plus récents articles critiques en ligne –

Céline Debayle, Baudelaire et Apollonie
Le rendez-vous charnel, roman, Arléa, 2019, 164 pages, 17 €

Debayle

Ce premier roman réunit dès le titre Baudelaire et Apollonie. Le prénom désigne « la Présidente » qui a inspiré onze poèmes à Charles. Elle a reçu le premier le 10 décembre 1852. En apparence, le sujet du roman semble résumé dans la dernière phrase : « Amoureux cinq ans, amant un jour ». C’est que certaines nuits ne sont pas plus belles que les jours ! Combien trouble reste celle qui unit Charles à sa Muse qu’il a sans doute trop idéalisée ! À l’exception des quinze dernières pages, le roman converge bien vers la nuit délétère du… — Continuer la lecture

Jean-Jacques Nuel, Une saison avec Dieu
récit, Le Pont du change, 2019, 140 pages, 14 €

Nuel

En mai 2016, Jean-Jacques Nuel a publié dans Entrevues, un site des revues culturelles, « Que gagne-t-on à publier des textes dans des revues ? » Son article avait retenu mon attention. Sa conclusion iconoclaste rejoignait par certains côtés mon avis trop affûté des années quatre-vingt : une revue permet surtout de savoir quels livres on se dispensera d’acquérir, quels auteurs on ignorera définitivement. Cette parenté de pensée me conduit à rendre compte d’Une saison avec Dieu. « J’ai exercé de nombreux métiers sans le moindre intérêt. […] Mes manuscrits n’ont pas trouvé d’éditeurs. » Tel est le sombre tableau que dresse… — Continuer la lecture


Mathilde Bonazzi
Mythologies d’un style les Éditions de Minuit
essai, éditions La Baconnière [Suisse], 2019, 214 pages, 20 €

BonazziMinuit serait une maison d’édition qui se veut de famille et de haute littérature. Le stéréotype initié par Jérôme Lindon est reconduit par la critique. Pourtant, à l’épreuve d’une lecture stylistique, la mythologie de la haute littérature s’écroule aussi bien que celle d’une famille d’écrivains. Cet essai démystifie surtout le comble du style, l’étoile polaire de Minuit. Cet essai égratigne aussi, en creux, le psittacisme de la critique. « Les écailles me sont donc tombées des yeux », écrit d’ailleurs Michel Audétat, le premier à parler de ce volume, dans Le Matin Dimanche du 19 mai dernier. Si les journaux sont concernés, l’université… — Continuer la lecture


Éric Brogniet, Bloody Mary, Road movie pour Marilyn Monroe
illustrations de Thierry Wesel, préface de Marie-Ange Bernard, Le Taillis pré, 2019, 96 p., 14 €

Éric Brogniet

Le titren’est pas traduit ; mais dès la troisième ligne de la préface, Marie-Ange Bernard précise : « errance d’un personnage en rupture avec l’univers qui l’entoure ». Le sujet a priori, l’évocation d’une icône qui me reste étrangère, l’abstraction des illustrations et d’autres enjeux m’ont d’abord tenu à distance de ce recueil. Or je goûte l’écriture de l’académicien belge Éric Brogniet depuis près de trente ans. Trois mois sont passés, sans que je rédige la note attendue. « Que cherchons-nous à édifier ? / Entre le monde et… — Continuer la lecture




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