Le Frais Regard, les récentes notes de lecture de Pierre Perrin

Le Frais Regard de Pierre Perrin
– les plus récents articles critiques en ligne –

Adeline Baldacchino, Celui qui disait non
éd. Fayard, 2018, 272 pages, 18 €

Baldacchino

« […] Le 13 juin 1936, un homme perdu dans la foule, sur le quai d’un chantier naval de Hambourg, refuse de saluer Hitler. Le 28 avril 1942, une femme fait partie du premier convoi des gazées de Ravensbrück. Ou comment une histoire d’amour devient une histoire d’insoumission. Ce roman est leur tombeau, dédié aux vivants qui voudraient se souvenir de l’avenir. » Ce texte repris de la quatrième de couverture spécifie donc roman pour ce livre étonnant. Car il est construit exactement à l’inverse d’un roman policier. Ou du moins, lu à l’envers, découvrirait-on le sujet de la quête, qui s’avère… — Continuer la lecture


Jean-Pierre Siméon, La Poésie sauvera le monde
Le Passeur, réédition poche, 2017, 128 pages, 5,90 €

Jean-Pierre SiméonLa poésie fut longtemps la voix des dieux, aimait à rappeler Claude Michel Cluny. Il n’est que de lire L’Iliade et L’Odyssée pour s’en convaincre et comprendre qu’au-dessus de l’ignorance le poète prêtait aux dieux les turpitudes, mais surtout les attentes de ses congénères. L’homme, depuis quelques siècles, s’est affranchi pour partie de la croyance, au moins en Occident ; la science a remplacé les dieux, ruiné l’éternité. Nous voici dans un crépuscule de civilisation, où la poésie, réduite… — Continuer la lecture


Marie Murski, Le Chien jauneavait une oreille cassée
éditions Complicités, 142 pages, 12 €

Marie MurskiLes sept nouvelles qui composent ce livre explorent toutes l’enfance et la pré-adolescence. Elles tissent des liens avec des bêtes, d’une façon rationnelle et magique à la fois. Chaque bête, ici apprivoisée, si on peut dire, ou plutôt attentive à un être humain dans la détresse, devient un personnage crédible, touchant, presque familier. Avec le sang pour fil conducteur, selon la quatrième de couverture, les héroïnes, filles, femmes ou encore enfant, cherchent leur identité, se débattent et luttent pour leur… — Continuer la lecture


Emmanuelle Delacomptée, La soie du sanglier
J.Cl. Lattès, 2018, 248 pages, 18 €

Emmanuelle Delacomptée« On vit ou on ne vit pas en état de poésie ». Après cette épigraphe de Fargues, poète de Paris, l’action de ce roman, au beau titre métaphorique, transporte le lecteur à la campagne, dans le Périgord noir. Écrivant à contre-courant de la mode, Emmanuelle Delacomptée donne à saisir la poésie à travers son personnage principal. Bernard « n’est pas du genre à écrire des poèmes » justement. La cinquantaine, débraillé, bourru, il vit seul dans un garage, à l’écart du village, où son père pratique l’agriculture intensive, « l’inondation par temps de sécheresse ». Ce fils renégat… — Continuer la lecture




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