Le Frais Regard, les récentes notes de lecture de Pierre Perrin

Le Frais Regard de Pierre Perrin
– les plus récents articles critiques en ligne –

Francesco Pittau, Tête-Dure
roman, éditions Les Carnets du Dessert de Lune, 98 pages, 12 €

Tête-Dure de PittauAuteur « né de parents inconnus et qui le sont restés (sauf de leurs voisins, amis, etc) Francesco Pittau a commencé à écrire, un jour, et s’arrêtera probablement un autre jour. Il espère voir encore une trentaine de 29 février. » C’est ainsi qu’il se présente et cet humour, clair et noir à la fois, caractérise l’esprit de ce roman. Cet auteur roboratif publie nombre de livres pour la jeunesse. Chez lui, nul affadissement, au contraire. Cet extrait de la troisième page, qui plante le décor, l’atteste : « Tête-Dure soulève d’une main le bord frangé de la pesante nappe en tissu qui dissimule… — Continuer la lecture


La Revue littéraire, n° 66
janvier-février 2017 [13e année], éditions Léo Scheer, 300 pages, 10 €

La Revue littéraireDe format 14,5 par 22,5 cm, avec une couverture blanche et rouge qui rappelle la sobriété nourrie de l’antique NRf avec son exigence de qualité, ce riche numéro offre un grand plaisir de lecture. On y retrouve d’ailleurs des auteurs que publiaient Réda, puis Braudeau, au premier rang desquels Paul Gellings et Richard Millet. Ce dernier est ici rédacteur en chef. Il livre entre autres des “notes sur la vérité littéraire” qui commencent par cette interrogation : « N’y a-t-il pas pour un écrivain, une manière de déchéance à regarder une série télévisée américaine, genre devenu le vecteur privilégié de la sous-culture mondialisée, avec le rock, le roman policier et le cinéma pornographique ? » On ne peut mieux cerner à la fois un sujet de circonstance et franchir le Rubicon… — Continuer la lecture


Alain Nouvel, Au nom du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest
Éditions des lisières, 2016, 96 pages, 16 €

couv. NouvelCette édition est originale au sens propre. Les pages de garde, de titre – y compris de chacune des sept nouvelles – et d’achever d’imprimer se lisent dans un format italien, comme un jet d’eau. La couverture s’honore d’une linogravure de Maud Leroy et de rabats généreux. Voilà donc qui met, sinon en bouche, en mains un bel objet. Qui serait heurté, à la troisième ligne de la page d’introduction, par ce cliché de vivre “blotti entre deux rochers”, qu’avaient assassiné dans les années soixante un Robbe et un Grillet, serait bien inspiré de pardonner. La suite est résolument tournée vers une perfection de bon aloi. La simplicité est ici élevée au rang de l’art… — Continuer la lecture


Jean Le Boël, La mère patrie
éditions Henry, 2015, 112 pages, 10 €

Jean Le BoëlSous-titré “fragments d’une autobiographie fictive”, ce récit met en scène les dernières années de la vie d’une mère, une vieille mère, son transfert de la maison de vivre à la chambre de retraite, où finir. Comment la vie s’épuise et comment un être à la fin se retire de la vie, du peu qu’il en reste, avec la ténacité nécessaire pour tromper la vigilance d’un fils attentionné, voici la trame la plus visible de ce livre. C’est du témoignage, de la chaux vive. Ce qu’on peut attester est que cette morte est bien vivante ; toute une existence est ici revisitée. Et les enseignements que Jean Le Boël nous invite à tirer sont nombreux. Tout d’abord on n’oublie jamais son enfance, ni ceux… — Continuer la lecture




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